TURBO CORE (seraphine)
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

TURBO CORE (seraphine)
Invité
Invité

Mer 9 Nov 2022 - 21:31

voiture novembre Seraphine

Tu ne sais pas si t’es trop à l’heure ou en retard. T’as fauché la route sous les lampions colorés jusqu’à atterrir dans ce vieux trou pommé : sans réel hasard. Dans cette petite contrée, c’est ennuyeux, comme les torrents de larmes qui coulent à chaque fois de ses beaux yeux. Ça inonde tout et toi t’as jamais su quoi faire à part taper dans le dos, contre l’épaule en sortant des réalités ((des banalités)) trop dures à avaler… Mais c’est Séraphine, et t’as jamais cherché les évidences, comment arrivez-vous à la coexistence ?

T’as pas idée de pourquoi ni comment tu t’es retrouvée là à devoir la chercher : il est déjà tard et les lumières sont toutes éteintes si ce ne sont les phares de la bagnole qui éclairent à fond l’allée. T’as rien programmé, t’es partie sur un coup de tête sans lui demander réellement son avis et tu veux la contacter mais t’as presque plus de batterie. Pas d'inquiétude, t’es habituée. Tu relies le câble au cendrier, puis à ton téléphone qui met du temps à s’éclairer pour signaler que la batterie est en train de recharger. Tu regardes ton téléphone et tu lui écris – Je suis arrivée. C’était pas prévu, à aucun moment, mais maintenant que t’es là : autant ne plus perdre de temps.

La musique vrombit dans tes oreilles et le moteur ronronne dans le fond, elle hurle The Trooper de Iron Maiden.T’ouvre la portière, ta tête sort de ta caisse et ta peau embrasse le courant d’air. C’est un peu froid et tu observes autour de toi : putain, elle est toujours pas là… Elle déconne. Donc tu commences à gueuler alors que la guitare et les percussions rugissent à tes côtés.

- BOUGE TOI SERA.
Ta voix cogne contre sa porte, tu peux pas rester mutine.

Comme elle est longue ((tu l’aurais parié)), t’en profites pour passer un coup de chiffon sur ton petit bébé. Tu lui as pas trouvé de nom, mais peut-être que tu devrais… Tes yeux sont un peu admiratifs et alors que ta tête se secoue dans le rythme, tu te sens un peu pressée. Le klaxon a trouvé ta main, ou peut-être que c’est l’inverse. Le carrosse hurle et se moque bien du voisinage : il est comme toi, toujours plein d’ivresse.
     
bettyleg

avatar
Invité
Invité

Ven 11 Nov 2022 - 10:25




TURBO CORE

Il n’y avait plus que l’ombre du jour sur le parquet, une réminiscence de la journée alors que les doigts experts détachaient la laisse au cou du chien, la tête grise venant dodeliner contre le bras de sa maîtresse encore emmitouflée dans sa veste. Les jours se répétaient dans une routine appréciable quand le printemps venait réchauffer leur peau glacée par des mois d’hiver et la balade d’Indigo était un moment de répit, effacés du monde, au fond des bois, l’odeur de la verdure apaisante alors que les branches craquaient sous les semelles épaisses des chaussures de Séraphine. Casque sur le crâne, musique douce dans les oreilles, elle profitait de la paix des fins d’après-midi, un sourire fin aux lèvres quand le molosse revenait toujours vers elle, bâton entre les crocs. Quelques lancers et l’animal revenait buter à ses pieds, roulant dans la mousse à la recherche de caresses et de jeux. C’était toujours les vêtements couverts de poils et de bave que la musicienne revenait chez elle, Indigo marchant mollement au bout de la laisse, elle, apaisée par la banale routine de cette fin d’après-midi. Il y avait dans ces répétitions une satisfaction que Séraphine détestait perturber.
Mais Polly était une grenade lancée sur son parquet, dégoupillée et prête à exploser à tout moment, incapable de s’accorder à la mélodie régulière des habitudes de la musicienne. Séraphine avait à peine eu le temps de se glisser sous l’eau brûlante de sa douche qu’une tornade la surprenait d’une notification sur l’écran du portable au bord de l’évier. “J’arrive”. Deux petits mots qui déclenchèrent stupeur et empressement, un chaos éminent empiétant sur le calme du foyer. Les pas laissaient des traces d’eau sur le bois, jusqu’au tapis au bord du lit où Indigo releva la tête, abasourdi par le klaxon retentissant sur le seuil de son domaine et sa maîtresse s’empressant d’enfiler des vêtements propres, jurant d’un murmure alors qu’une voix familière hurlait à en réveiller les morts. Il n’en avait pas fallu plus pour que l’animal ne se glisse à la fenêtre, aboyant à l’entente de la voix familière. Il n’y avait pas de temps pour les réprimandes, seulement assez pour clopiner jusqu’à la porte, une chaussette encore à moitié enfilée, la voix rendue stridente par l’affolement résonnant sur le bois vieilli de la porte.

– J’arrive ! J’arrive !

Les chaussures avaient vite été enfilées, une caresse sur l’animal surexcitée, un baiser à la trace d’un sombre rouge à lèvres sur le crâne poilu et Séraphine accourait, l’air courroucé par les manières de Polly toujours déplorables.

– LE KLAXON POLLY! La voix traînait, grondait, plaintive plus que orageuse, un violon fatigué face à l’impatience de l’amie dynamite.

Le pas était lourd sur les marches de son entrée, le regard plein d’irritation alors qu’il se posait sur la terreur, le soupir bruyant en arrivant à ses côtés. Mais comment lui en vouloir à Polly ? Séraphine perdait le faible agacement, couinait faiblement en arrivant à ses côté, encore brusquée par l’arrivée impromptue.

– Polly. Si tu me préviens cinq minutes avant comment tu veux que je m’en sorte ? Je viens à peine de finir de balader Indigo…

Et il n’y avait point de larmes dans les pupilles pâles ((pas encore)), seulement cet air de chien battu que lui donnait Polly à chaque frasque, le même sourire qui gagnait doucement les lèvres en la voyant, prête à se sentir défaillir à nouveau, le souffle coupé, le cri à en crever les tympans raisonnant déjà dans sa mémoire, car elle le savait très bien, Polly allait encore lui faire perdre ses esprits et pourtant, elle lui ouvrait toujours sa porte et finissait toujours par se laisser choir dans le siège passager de sa fusée, résignée, le coeur déjà affolé d’appréhension. Oh, Polly  comment allais-tu maltraiter Séraphine ce soir-là encore ? Elle se le demandait bien.

avatar
Invité
Invité

Sam 12 Nov 2022 - 0:33

voiture novembre Seraphine

Et quand Séraphine sort du mutisme et se met à crier contre ton klaxon, un rire gras et épais sort de ta gorge : t’as bien l’air de t’en moquer, faut bien que la populace à ton boucan se forge. Polly, t’as l’habitude de prendre les inconnus pour des cons. C’est pas ton voisinage et que diraient-ils ? Que les fréquentations de l’influenceuse sont médiocres ? C’est sûrement vrai, t’es pas docile. T’es pas de ces personnes qui veulent mener une simple, douce et facile. T’as les yeux braqués sur Séraphine sous les phares qui donnent des touches ocres. Puis elle vient s’asseoir sur la place à côté, place qu’elle connaît déjà, comme les vitesses de ton bolide presqu’aussi bien que toi.

- Il y a pas d’heure pour sortir avec moi.

Sortir avec toi, ça se décide pas.
Il faut être prêt.e à tout.
Il n’y a ni règles ni lois.
Polly t’aimes pousser les autres à bout.

Puis le sourire sur la gueule, tu sais que bientôt elle ne sera plus qu’un petit chaton qui feule.  Faut bien que quelqu’un s’amuse à la sortir de sa zone de confort, Polly tu parais un peu cruelle avec elle, mais faut dire que ce n’est pas pour autant que tu mords. A la base tu veux pas la faire paniquer, mais vous vivez dans des mondes opposés alors quand l’huile de ton moteur et l’eau de ses larmes s’agitent : ça ne peut pas bien se mélanger. Séraphine te semble des fois si fragile mais les tsunamis de ses pleurs viennent inonder les incendies que tu as créé.

- Habitue toi Sera. Je te veux prête à rencontrer l’inconnu.

L’inconnu était ce soir le parc d’attraction où tu bosses. Il fermait toujours assez tard et vous aurez le temps d’en profiter si vous foncez entre les voitures et les allées. Faut se presser, alors la bagnole se met rapidement à démarrer. Il ne faut pas perdre de temps alors vous quittez un peu brusquement les allées calmes des Pleiades Suburb pour finalement tirer parti de la nationale. Pour l’instant tu ne pas trop accélérer, ici les voies sont sombres et au milieu des rangées d’arbres, il ne vaut mieux pas trop faire de folies, t’attends que la voie se dégage pour vraiment accélérer (t’aimes le danger, mais t’as pas envie de finir au fond d’un fossé) .

- T’es prête ?

Ce n’est pas vraiment une question, elle n’attend pas de réponse, juste un peu d’action. Le moteur commence à rugir et la musique enragée continue de hurler dans vos oreilles. Arrivée sur la nationale, tu deviens une brute de la pédale. T’appuie un bon coup et passe les paliers de vitesse sous la pulpe de ta paume. Ton visage est confiant et la route est toute à toi : il n’y a personne et t’adore quand un circuit s’offre totalement à toi. Ton sourire s’est élargit, il est l’heure de faire découvrir à Séraphine ce que t'appelle un rallye. Maintenant que le compteur de vitesse a l’aiguille bien redressée vers la rapidité, t’entends le vrombissement de ta machine. Les poils se hérissent sur ton échine,
t’es accro à l’adrénaline.
     
bettyleg

avatar
Invité
Invité

Dim 13 Nov 2022 - 14:35




TURBO CORE

Les doigts glissaient les mèches furibondes derrière les oreilles, à croire que la voiture n’allait pas lui retourner la tête, le regard toujours ancré sur Polly, une moue s’étirant sur les lèvres alors qu’elle dirigeait Séraphine comme une marionnette dansant au bout de ses doigts sans que l’affection pour la flamme folle n’en soit affectée une seconde, une douceur évidente quand elle étreignait l’amie dans un salut familier, la voix si petite contre son oreille.

– T’es pas croyable… J’ai le droit de savoir où tu m’emmènes du coup ?

Et si l’appréhension était évidente dans la voix, lorsque le pas était toujours si hésitant jusqu’au siège en cuir, il y avait toujours une certaine excitation à l’idée d’être perdue dans les déboires de Polly, le coeur qui battait la chamade, la crainte se mêlant à l’admiration lorsque le paysage défilait à toute allure sous ses yeux ébahis.
Attachant sa ceinture précautionneusement, elle attendait les surprises des sorties avec Polly, enthousiaste derrière la frayeur évidente que ses frasques causaient. C’était toujours comme ça; une brûlure vive quand leurs mondes se mélangeaient entre rires et pleurs, nouant une affection au milieu du chaos que Polly semblait toujours contrôler d’un coup de volant avant la chute. Et elle ne pouvait pas le nier Séraphine, il y avait quelque chose de rassurant à ces mésaventures qui finissaient toujours dans les éclats de rire de l’amie, un sourire se glissant parmi les larmes sur le visage de la musicienne. Oui, Polly arrivait à la rendre plus vivante, lui faisait découvrir une nouvelle facette, un miroir où elle apparaissait plus téméraire que ce qu’elle n’était vraiment et elle en gardait presque plus de bons souvenirs que de frissons d’horreur.
A la réplique du feu folet à la place conducteur, il ne put y avoir qu’un sourire fin, l’inquiétude au bord des yeux quand Séraphine soupirait.

– Est-ce que c’est pas toujours comme ça avec toi Polly ? Je peux que te demander d’avoir pitié de moi et de m’épargner la mort… Et j’imagine que l’inconnu ne sera pas dévoilé avant qu’on arrive à la surprise du coup..?

La route défilait déjà sous leurs yeux, d’abord dans le ronronnement paisible du moteur, la musique résonnant avec plaisir aux oreilles de Séraphine alors qu’elle s’enfonçait dans le siège, presque détendue au point d’en oublier les mauvaises habitudes qui démangeaient les doigts de Polly. C’était qu’elles allaient bientôt voler au-dessus des limitations, loin de la conduite sage que la conductrice s’imposait sur les petites routes de Pléiades suburb, et Séraphine savait déjà qu’elle allait perdre ses moyens. A la question de la conductrice, il n’y eut point le temps pour une réponse, laissant un éclat de voix se perdre dans les grognements du moteur du bolide de Polly.

La musique plus forte encore que les éclats de joie de l’engin, Séraphine sentait tout son corps être submergé par l’adrénaline, le regard perché sur Polly, si sereine. Elle jouait de la pédale, faisait bondir le coeur hors de la poitrine lorsque le corps se collait au siège, le bolide lancé sur la grande voie, Polly en furie, toujours bien trop calme lorsque l’aiguille dansait avec les limites du compteur. Ce n’était pas que Polly était mauvaise conductrice, elle était sûrement la meilleure conductrice de tous les contacts de Séraphine. Mais elle avait cette manie à enfreindre les règles, jetant le cœur de la musicienne dans un tour de grand huit endiablé. Ce soir-là s’ajoutait déjà à la liste des soirées terribles, cheveux au vent et mains crispées sur la ceinture de sécurité, un seul nom sur les lèvres dans un cri de souris protestataire, proche des larmes au virage étroit sur lequel Polly surfa brusquement dans un crissement de pneus. Il n’en fallut pas plus à Séraphine pour planter les ongles dans le bras de la conductrice, la voix suppliante alors que les yeux se fermaient, laissant place à une multitude d’étoiles sous les paupières.

– POLLY ATTENTION ARRÊTE, NON. TU SAIS QUE J AIME PAS LES VIRAGES !

Il était impossible de formuler une phrase décente, le cœur ainsi au bord des lèvres, le pouls agité raisonnant jusqu’aux oreilles, jusqu’à faire fourmiller les doigts et perdre ses esprits à Séraphine. Oui, un jour Polly la tuerait sûrement et pourtant, Séraphine revenait toujours se glisser sur le siège passager.


avatar
Invité
Invité

Mer 16 Nov 2022 - 0:32

voiture novembre Seraphine

- Tu adores ça… Avoue le. Tu auras le droit de le savoir… Quand on sera arrivées.

Le visage du démon affiche ses dents acérées dans ses sourires silencieux mais corrompus.
Polly, t’es pas croyable à tirer ton amie dans les pires situations possibles, mais il faut croire que ça t’amuse de la torturer, mais il faut croire que tu retiens rien quand tes tympans finissent pétés. A chaque fois c’est la même chose, tu t’amuses à la surprendre et en échange elle te noie sous ses torrents de larmes, elle t’assomme de ses cris : probablement sa seule arme. Dans tes maintes et maintes tortures tu la condamnes. Tu fais toujours tout sans état d’âme. Pourtant, tu ne la détestes pas. Séraphine est quelqu’un que t’apprécie, tu n’y songe jamais, puisque jasent les idées jouant avec tes sentiments. Seulement, si tu ne l’aimais pas tu ne serais pas venue la chercher, tu ne serais pas venue faire valser ses émotions en suspension dans ton carrosse.

- Tu le sais pas déjà ? Mais non… On va pas mourir. T’inquiètes.

Tu te marres Polly, comme à chaque fois. La mort c’est qu’un fantasme et ce n’est pas encore ton heure. La mort c’est sûrement comme les rêves, à tout les coups tu verras rien : alors autant vivre une dernière fois avant la fin. Peut-être qu’il n’y a rien, alors ça ne changera rien à tes actuelles nuits, autant dire que tu t’es rien promis, t’as pas d’attente de cette drôle de descente. D’ailleurs quand t’es dans ta bagnole, t’es toujours confiante, assurée, tu n’as pas peur de frôler le danger. Quoi qu’il arrivera, tu te seras amusée, quoi qu’il arrive tu auras oublié les années passées dans les labo à tenter de disséquer des rêves invisibles.
T’as rendu ta vie plus risible.

- Ce ne serait plus une surprise… Du coup.

Les lampadaires continuent de défiler dans les allées de la cité, ils surplombent la caisse et vos visages. Les panneaux publicitaires défilent sur les côtés, comme les bâtisses qui encadrent de leurs dernières lueurs le paysage. Tout ça, tu n’y fais pas attention, il n’y a plus que la route : le chemin goudronné qui sillonne entre les trottoirs, les panneaux, les feux tricolores et les giratoires. Polly observe tout rapidement : pour pouvoir faire ses glissades au meilleur moment. Il faut avoir les réflexes éveillés pour éviter les potentiels accidents. La musique qui hurle à foison est gênée par un cri strident, celui de Séraphine mais cela ne provoque aucun étonnement.

- T’inquiètes pas. Ça va bien s’passer.

Polly accélère puis quand le virage arrive vraiment elle se met à appuyer se frein et fait crisser les pneus, une fois. La voiture laisse des traces sur la chaussée, mais vous ne le verrez pas. La voiture a déjà filé comme un voleur et ne risque pas de faire demi-tour avant d’arriver.Ton sourire est confiant et t’adore ce moment. Dans ton corps l’adrénaline fonctionne comme un médicament. Tu files à toute allure, sans avoir réellement peur des autres caisses : ils te laissent souvent passer, te prennent  pour un chauffard (c’est ce que tu es, l’accélérateur comme poignard). Les ongles dans ton bras ne te font pas si mal que ça (que tu crois), alors tu glisses dans sur la grande allée une seconde fois, comme si t’étais poursuivie par la police. Puis c’est une troisième fois que le bolide abîme les pneus contre le sol : tu ne peux pas t’en empêcher, t’es contre les lois. Puis tu dois ralentir et t’arrêter… Pendant quelques secondes seulement, tu laisses à Séraphine le temps de respirer alors que toi, Polly, t’as tellement envie de continuer à t’amuser. Votre soirée ne fait que commencer et vous avez toute la cité à traverser.

- Bien accrochée Séra ?

T’attends pas une réponse positive. En fait, c’est simple, tu continueras quoi qu’elle dise, parce que tu sais qu’au fond tu la fais vivre, tu la fais sortir de ces rêves. T’as pas besoin de plus, ça lui fait passer un bon moment : c’est le temps de la trêve.

     
bettyleg

avatar
Contenu sponsorisé