tu n'es pas douce avec la vie,
marie-magdalene
tu piétines les plus petits et craches sur les plus grands
tu n'as aucun remord,
lorsque tu blesses et délaisses
au contraire
ça t'amuse
de les voir remuer comme un lombric sorti de terre.
tu la vois, fébrile et colère,
et tu souris, ça t'enchante
de les voir exploser tel un volcan jadis endormi.
tu la vois, se tortiller sous tes griffes
une poigne hors paire
qui les blesse à chaque mouvement.
— voilà qui m'enchante, ravie de savoir que tu me suis comme un chien suit son maître.
tu souris. polina est la souris, tu es le chat.
tu joues avec ta proie,
et elle croit gagner en allure.
la petite souris se terre dans son trou, mais
le chat attend patiemment,
toutes griffes dehors.
— tu dois vraiment crouler sous le travail, petite infirmière. surtout si tu perds ton temps à me chercher.
tu sens la colère bouillonner dans ses entrailles,
comme l'eau bout dans une marmite.
tu t'en délectes, il est vrai
tu as toujours admiré la façon dont autrui se bat
avec tes mots et tes expressions faciales,
la colère qui monte en eux
comme si tu étais la source de tous leurs problèmes.
mais ça t'amuse, de les voir gigoter sous tes griffes
tu te sens puissante
omnipotente
tel une déesse solaire qui marque ses victimes
d'une entaille sur la joue.
— elle me passionne, tu ne peux m'enlever cela. je suis vouée à la connaître.
on t'arracherait bien un jour ce sourire de ton visage.
tu as envie de provoquer, manipuler dans la colère,
tu veux foutre le feu dans la salle,
tu veux glacer la foule qui évitait l'altercation.
tu penches ta tête en prononçant ces mots;
— elle mérite mieux que vous, il est vrai. voilà enfin une vérité qui sort de votre bouche.
ravie de tes phrases vipérines,
tu te frottes les mains à l'idée de la tempête que tu venais de lâcher sur l'hôpital.
tu adores provoquer des catastrophes, ça ne te blesse guère,
ça te passionne il est clair.
— j'ai hâte de voir jusqu'où votre colère peut s'étendre.