13_10_1929 ❞ hector

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Hypnos Corporation
Zedekiah Kalasamhara
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13_10_1929 ❞ hector CMXarjM
Feat : oc, @qorhvk_lIlI
Pronoms IRP : he/him
Âge : 23 y.o
Occupation : ingénieur en cybersécurité (junior)
Habitation : lunaris heart
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Messages : 18

Jeu 1 Déc 2022 - 22:06

13_10_1929 @Hector Jazz


ici c’est un rêve, joli de lumière qu’on a fait voler en éclats,
comme des bouts de verre pulvérisé sinon de l’étoile en poussière :
le sequin des robes et le cristal des lustres anciens, la foule embellie de merveilles dans un décor plein d’étincelles, ah-
comment te décrire…

imagine-toi des années folles
au cœur d’un grand, très grand hôtel
vingt heures presqu’et demi quand le beau monde l’assiège enfin.

imagine-toi encore : la salle de bal immense, autant qu’un hall de gare, d’ailleurs elle y ressemble avec sa verrière art nouveau - rouge - son plafond surélevé, à ses quatre coins des colonnes et de longues fenêtres en arceau. imagine-toi par ci par là de riches palmiers mis en pot, culminants à trois mètres sans suffoquer pour autant, et sous les pieds du sol en marbre, rhabillé de velour - rouge - il y a même quelques statues, une poignée de naïades nues figées dans des poses élégantes. imagine-toi maintenant cent convives en-dedans, non- plutôt mille ! chacun si ravissant qu’ils filent quasiment le vertige, la moindre des silhouettes en tenue typique de gala. imagine-toi les hommes malgré que ceux-là restent sages - leurs costumes assez sobres - et les femmes, flamboyantes à côté leurs robes assorties aux dits-lustres… ça y est tu t’imagines ?
au moins les images et quant aux bruits tu verras - il est un peu tôt pour le swing, tous les cuivres au repos - mais ça viendra. il te promet. après tout il connait : ici c’est un rêve, joli de lumière comme annoncé dès l’entrée - surtout c’est son rêve
aussi vrai qu’en souvenir

(ce qui trahit la rêverie ce sont les visages invités, sans nombre ni prénom, la plupart illisibles - on ne leur discerne qu’un sourire radieux tant qu’ils persistent à l’angle-mort mais regarde-les au creux des yeux tu constateras qu’ils les ont troubles - et les voix, à l’identique elles s’entremêlent dans un brouhaha singulier, comme un ronronnement de consonnes articulées derrière du feutre
ça ne le dérange pas, il pense,
ça fait sens quelque part - quelque part c’est la preuve qu’il se revisite sa mémoire - s’il se rappelait tous les détails on pourrait croire qu’il les invente, tandis que les réminiscences, nébuleuses c’est logique)

aussi vrai qu’en souvenir le vert abyssal de l’absinthe, les alcools noyés de vermouth, toutes les gorges parfumées tellement qu’on se sent comme aux thermes, un bain de fleur et de cologne, et les jeunes comme les vieilles filles fument des cigarettes élancées, blanches et tenues du bout de leurs doigts fins, et ça rit et ça s’écrie, des clameurs de palace
aussi vrai qu’en souvenir il observe purement spectateur
parce qu’il sait qu’ici c’est un rêve et que d’ici deux nuits
il y meurt - ça ne le dérange pas non plus -
au cœur d’un grand très grand hôtel
à vingt heures et demi dépassées,
ça lui fait plaisir de rêver.

tu peux venir si tu veux !

imagine-toi que Zedekiah s’obstine seul assis au comptoir, paisible entouré du beau monde, qu’au-delà le barman lui ressert de l’éther à boire et qu’il n’a personne à sauver. imagine-toi si tu venais ! ça lui changerait, tu sais : ici c’est un rêve, aussi vrai qu’en souvenir, alors il sait déjà comment tout cela va finir.

il te racontera si tu viens - peut-être - qui que tu sois.
Zedekiah Kalasamhara
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Sam 3 Déc 2022 - 12:18



Il entend ta musique.
Il entend le son des voix qui se bousculent
entend les verres à facettes qui se distribuent
les cigarettes qui s'allument
les rires étouffés aux incisives blanches.
Pas de regards.
Seulement des silhouettes qui vacillent par deux, main dans la main.
Des robes rouges qui scintillent et s'envolent en compagnie des costards cravates.
L'éclat des tables au bord chromé, on y fait tourner la roue à chiffres, bille qui saute, met en haleine les spectateurs au porte-monnaie ouvert.
Il entend ta musique.
Elle file entre les convives dans une atmosphère qui appartient au monde, cent ans plus tôt.
Ceux qui s'enfoncent au fin fond des couloirs interminables, tapis rouge déployé, pour aller se cacher dans le secret d'une chambre dont on ne verra jamais le décor. L'angle qui déraille, donne au corridor cet aspect de spirale infernale comblée de portes fermées.
On y voit la dorure, le faste vertigineux, les grooms au plateau d'argent, gants blancs, la fourrure noire enlacée autour des épaules, les talons hauts, coiffure lissée en arrière au peigne fin.
Toute cette population fantastique et élégante s'attelle à ignorer sa présence.
Poings dans les poches, gueule fermée, son aspect contemporain et trop piraté jure avec absolument tout.
La musique résonne toujours, diffuse et prospère. Comme si une enceinte usée était cachée quelque part entre les pots de plantes, ou bien accrochée à l'angle des plafonds hauts.
Ne sait pas quel sommeil il brave mais il le brave à la perfection.
Son pas s'arrête au bord de la balustre, vue qui donne sur la vaste assemblée remplie de couleurs étincelantes. Il y voit les couples s'articuler et tourner dans un geste commun.
Ce qu'il y a de drôle, c'est de trouver la source du rêve.  
Pupilles frénétiques qui sondent le marché, fouillent à travers le méandre humain et la vie fantôme, cherchent après une silhouette qui jurerait autant que lui jure avec la capuche sur les oreilles.
Il y a un peu de la peau de son visage animal qui s'étiole. C'est comme ça. Des particules de fourrure qui se désagrègent et font naître l'allergie aux locataires fictifs du songe. C'est comme ça. Comme ça qu'on se rend compte que le rêve est percé d'une intrusion : la sienne.
Là-bas, il y a toi. Il y a toi au comptoir d'un bar.
Le décor lui est familier, lui rappelle son endroit secret et privilégié. Et ça aussi, tu vois, c'est drôle.
Surmonte le barreaudage en marbre pour se laisser bondir dans le vide. On dirait presque qu'il s'envole. Peut-être est-ce même le cas.
La foule évidemment dans toute sa naïveté mécanique ne se rend compte de rien.
C'est ainsi que ses talons atterrissent sur la table de poker, sans un bruit, faisant s'envoler les jetons rouges et blancs, les cartes et peut-être aussi quelques visages qui n'avaient pas la force de rester là.
On peut voir sur sa face hybride une expression de contentement.
Bandit traverse la réception pour atteindre ce comptoir d'acajou.
Le barman aveugle comprend qu'il vient de recevoir un invité et lui sert bien évidemment quelque chose. N'importe quoi.
Lui s'assied à ta droite. Il ne te regarde pas.

- Tu savais que je viendrais.

Enfin ses mimines fuient des poches. Saisissant le verre, il constate qu'en le retournant, la liqueur s'échappe tranquillement dans un flux droit et contenu, sans toutefois jamais tâcher le velours rouge étendu sous leurs pieds. Au contraire, le verre se remplit aussitôt, comme animé d'une mémoire persistante.

- Ainsi, tout verre doit être rempli... C'était dans quel monde, quelle vie, toutes ces valses ? J'ai envie de savoir d'où te vient cette belle époque.
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Dim 4 Déc 2022 - 1:37

13_10_1929 @Hector Jazz
tu viens
et c’est étrange comme tu le fais - quelque part dans son dos via le plus judas de ses angles - façon des choses impromptues, la pluie très imprévue sinon les invités surprises
tu viens malgré que lui n’ait rien lacéré nulle part, pas d’agneau ni de vierge saignés dessus le moindre autel (est-ce que c’était le rouge ? des parois et des bouches, de l’endroit tout entier - rouge jusqu’au creux des veines et pourtant absent à sa peau - la couleur du chaperon dedans le conte pour enfant, tu sais, ce rouge de tripes appétissantes et qui plaît toujours aux grands loups)
ses mains sont encore blanches
et quand même toi tu viens.

avant toi lui fixait le vide, s’en détourne aussitôt distrait par le carillon des verreries - ses yeux tombent à sa droite - à sa droite tu te tiens. il pense. tu ressembles à ces bêtes capables de confier des augures, les corbeaux et les chouettes - le sinistros en personne -
ton contraste incroyable avec le spectacle alentour
surtout tu savais qu’il savait et cela le fige où il est.

silence.

impassible en surface
l’hystérie sous son crâne (je rêve mais pas de toi - de toi c’est une première - je rêve comme d’habitude et d’habitude je me rêve seul), son cœur accrochant les barreaux veut qu’on le crache de sa cage d’os, (je rêve mais j’ai trop la nausée - des échos voraces aux entrailles - j’avais tellement faim qu’on me vienne et c’est maintenant ? et c’est bien toi ?) au fond il ne t’attendait pas. ou plus - tout dépend le point de vue - s’est langui durant des lustres sans jamais céder aux prières. il t’espérait, juste ça.

en silence ça lui passe.

son vertige ne subsiste qu’en soupçons infimes à ses doigts, fébriles. s’agrippent à la liqueur pile au retour du garçon : derrière le zinc il s’apprêtait à resservir et le geste de Zedekiah l’a stoppé nettement dans le sien. rêveur et rêvé se toisent alors.
une seconde.
comme si les illusions se trouvaient soudain sur le fil.
deux secondes.
à la suivante le temps reprend, s’écoule aussi paisible que l’eau-de-vie ravalée - il descend une puis deux gorgées - l’aide à diluer ta question. elle est terrible, tu sais.
elle signifie que tu ne sais pas.
ce n’est pas grave.
aucunement rancunier il s’esquisse un léger sourire - en fait un croquis de rictus - se penche dessus le bois pour y poser ses bras croisés mais aussi pour t’admirer mieux.
tu ne mirais pas ses yeux. tu ne regardes jamais ce que je fais ?
je pensais que tu regardais…
qui que tu sois. ça l’amuse de l’apprendre - de t’apprendre inconscient - ta présence quelque part il te la croyait omnisciente, comme un œil immense dans le ciel et dissimulé des nuages. il avait faux. tu ne sais pas,
ainsi, tu n’imagines pas ce que tu rates.

s’il te parait désinvolte c’est qu’il tente de faire abstraction. de toi par ici, des redoutes que tu lui réveilles - se chiffrent à des milliers voire à des millions grandissants - au lieu de songer à l’excès il se remplit l’esprit d’images. celles d’ici. ici c’est le même monde qu’ailleurs - à part s’il en existe plusieurs mais moi je ne suis pas au courant - le même en plus ancien… et puisque tu ne sais pas il t’éclaire, le Devray’s Grand Hotel. c’est ça le nom d’ici. ponctué d’une lueur complice, tamisée par ses cils. la dernière fois que j’y étais en tout cas, c’était ça. inutile de te préciser pourquoi. il enchaîne, s’approche pour confier la voix basse comme on fait fidèle à l’église - tandis qu’il t'illumine te désigne une silhouette au loin, celle d’un dandy, son costume bleu roi flamboyant - l’homme que tu vois là-bas en train de serrer un tas de mains : c’est lui, Monsieur Devray. propriétaire de son rêve mais en conséquence uniquement. tu comprends ? il ne l’invente pas. il l’hallucine. l’a vu vivant. la preuve il sait te le décrire : un incontournable à l’époque - il collectionnait les chefs-d’œuvre en plus de gérer son palace - c’est pour ça toutes les valses, tu vois ? ce soir c’est un gala. tout le monde rêve d’aller danser aux galas de Monsieur Devray.
il devrait dire tout le monde rêvait.

oublie l’erreur.
fais comme lui - fais comme si - comme si c’était un treize octobre il reporte son verre à ses lèvres. manque de se marrer. moi je ne danse pas. comme si elle était en sucre sa risette fond contre l’alcool. j’ai bu trois negronis, sans compter celui qu’il termine, trop risqué…

à peine délaissé le glass est comblé tout de suite. la faute au barman onirique. il n’empêche pas. se contente d’observer le manège. dès lors s’égraine un moment où l’on n’entend que la réverbe, les charivaris environs, ouatés comme en coton.
il inspire … pourquoi tu ne m’as jamais regardé ?
il aimerait se taire mais s'empire. tu ne pouvais pas ?
discrètement ça l’attriste. tu ne voulais pas, peut-être.
tu ne sais pas. tu le froisses. enfin -
souviens-toi que ce n’est pas grave.
Zedekiah Kalasamhara
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