monde onirique decembre kuragari
Dillon a fait la même routine, les mêmes gestes pour atteindre le monde onirique, elle a fait les mêmes actions pour suivre le chemin du sommeil et l’état soporifique. Elle a laissé sa tasse à moitié vide à côté de son lit, puisqu’elle est tombée en veille. L’influenceuse a oublié son nombre de like pour s’attarder sur la pièce blanche : c’est toujours le même lieu qui apparaît quand le sommeil se déclenche. Elle finit toujours enfermée au milieu de ces dédales océans, elle suit toujours le même chemin qu’elle connaît par cœur maintenant. Les mêmes animaux restent figés dans l’eau alors qu’elle évite d’observer son propre reflet : elle ne veut pas voir ce qu’il pourrait renvoyer, elle ne veut pas voir à quoi elle peut ressembler, elle ne veut pas voir : elle pourrait le regretter. Alors elle cherche l’éternelle sortie, elle cherche l’issue de secours pour atteindre le répit. Main dans la main elle se dédouble pour éviter la solitude, elle se dédouble pour éviter l’incertitude, pour se rassurer alors que hurle la ventilation des bassins. Dillon et Dillon sont mains dans la mains et plonge loin des animaux des récifs australiens.
Les copies conformes arrivent dans un endroit inconnu, leurs mains sont toujours l’une dans l’autre dans ce lieu qu’elles n’ont jamais vu. Elles se lancent une œillade avant remarquer que quelqu’un aussi ici, mais qui est vraiment l’intrus? Les photocopies sentent qu’elles se sont trompées de lieu, d’endroit. Leurs yeux de biches observent la pièce, mais sous les couronnes de fleurs, personne ne se confesse. Elles n’ont pas toujours besoin de se parler pour communiquer, mais d’autres fois leur avis finissent par diverger. Dans cette situation, leurs mains ne se lâchent pas. Les jumelles s’approchent doucement du garçon alors que les cœurs battent plus forts ensemble : à l’unisson.
Les deux voix se mélangent, se confondent, pour former un même chœur.
Elles ne sont qu’illusion, de fausses sœurs :
Elles cherchent à envahir l’espace,
Elles étoufferont les craintes en influençant la populace.
- Je crois que je me suis perdue.
Les deux paires d’yeux sont rivées sur l’inconnu.
Et l’une des deux s’en détache pour observer la chambre.
Elle n’ose pas regarder le miroir et se détache de l’autre membre.
- Où suis-je ?
Un sourire badine pourtant sur leur lippes. Elles mentent les princesses aux orchidées et aux tulipes. Les habitudes journalières dans les rêves sont aussi celles qu’elles cautionnent. Elles diffèrent pour chercher à plaire et trouver la mimique la plus adaptée. Dans cette petite chambre, elles se sentent un peu à l’étroit, elle se demande ce qu'il fait là. Elles ne regardent plus que lui, elles maintenant sont toutes les deux tournées vers le lit.