Tout d'abord, son pseudo sur les réseaux sociaux, c'est Chaussette. Pourquoi Chaussette ? Parce qu'elle en porte toujours des excentriques, des colorées, des longues, courtes, trouées... toutes les paires ont une signification. On ne plaisante pas avec les chaussettes. Ensuite, même si Chaussette est une grande influenceuse reconnue et adulée par tous (oui on y croit), en réalité, elle est une recruteuse pour Dysnomia Circle.

April, elle est profondément blasée, son expression préférée c'est sa tête de déterrée qui juge en permanence son entourage. Elle embrouille l'esprit car elle ramène souvent ses chaussettes dans la conversation. Elle aime agacer son monde de cette façon mais c'est surtout pour s'amuser et des fois, pour changer de sujets. C'est une flemmarde qui s'épuise vite, n'a pas d'endurance et quand elle est crevée, elle se laisse tomber par terre au milieu de nulle part jusqu'à ce qu'une âme charitable la porte. Généralement ça n'arrive pas.

Elle est fatiguée de tout et peu volontaire. Elle est stoïque et passe du temps derrière les consoles de jeux vidéos. Elle aime bien manger des chips et de la malbouffe. Elle a une collection impressionnante de chaussettes ; celles pour ses streams, celles pour les week-end détentes, pour le shopping, pour les restaurants, pour son affiliation au groupuscule, pour les journées à la maison et même selon ses humeurs. C'est une passion comme une autre, un peu étrange mais bon. Il est très difficile de savoir à quoi elle pense, personne n'arrive vraiment à la cerner car elle maîtrise bien ses émotions -ou plutôt elle ne les montre pas-. D'ailleurs, elle ne sourit jamais, elle n'en voit pas l'intérêt. Elle ne pleure pas non plus. C'est une poupée façonnée par ses nuits difficiles.

Avis sur les rêves lucides Même la nuit, elle ne peut plus se détendre. N'est-ce pas insensé ? Allongée, la tête reposée sur son oreiller, April ferme les yeux et espère une nuit loin des rêves éveillés. A chaque fois, elle en veut à ses parents d'avoir déménagé ici. A chaque fois, elle les blâme de ne pas avoir réfléchi davantage. Pourquoi prendre cette décision ? Imposer un choix à leur enfant ? Qui sait. Maintenant qu'elle est adulte, April aurait pu prendre un avion et partir. Sauf qu'elle n'en a pas le courage ni l'envie. S'éloigner de sa famille, ne plus les croiser lui est déplaisant. Alors elle reste sur l'île. Non sans être écœurée, des rêves lucides.

Pourquoi ? Pourquoi les déteste t-elle alors qu'ils sont plaisants ? Parce qu'ils ne le sont pas. Tout simplement. Ils brisent l'intimité des autres, ils la mettent à nue, la rendent sans défense. Elle dévoile des sentiments trop personnels qui ne regardent pas les autres. Les autres sont présents même dans ses songes. Quelle abomination. N'ont-ils donc plus aucune liberté ? Même les rêves sont espionnés ? Elle les hait.

Et pourtant, elle les aime aussi. Elle aime ses rêves, elle aime se perdre dedans. Elle aime se promener dans ceux des autres, non pour espionner mais pour les raisonner. Pour leur faire comprendre à quel point ce monde est disloqué. Une influenceuse se sert de son influence et c'est ce qu'elle fait. Ses mots ont de la portée et s'étendent comme des vagues sur la berge sablée. Ils emportent quelques coquillages au passage, les brassent jusqu'à ce qu'ils deviennent une part d'eux. Oui, les rêveurs défendront sa cause. Ils se dresseront contre ce système. Avec elle.

Qualité de sommeil 20%

Qualité de rêves 83%

Test de réalité Comment différencier le rêve de la réalité ? April monte des marches blanches, au son de ses pas, dans un décor blanc. Elle arrive en haut du plongeoir, s'avance sur la planche et observe l'eau cristalline, quelques mètres plus bas.

Il n'y a pas d'hésitation. Elle se laisse tomber. Le corps est aspiré par la gravité et elle atterrit dans une surface aqueuse. Une surface qui ne la noie pas, sa respiration est intacte et fonctionnelle. Le bocal dans lequel elle nage ne l'asphyxie pas. Elle est en vie. Et dans ses rêves.

Si ce test est trop long, il y a une alternative plus simple. Il lui suffit de jeter un regard à son visage, de constater ses cheveux châtains plutôt que teintés de vert. De se regarder dans le miroir et voir ce qu'elle rejette.

White space C'est un aquarium, un bassin qui engloutit toute la pièce, la submerge d'eau. Une eau translucide aux reflets de lumière agréables. Et dans cette eau, des poissons tropicaux nagent à leur rythme, sans se presser, sans être chassés. Le doux bruit des vagues, le son de mouettes invisibles, tout est paisible. Elle se repose dans un immense coquillage, observant les bulles d'air remonter à la surface. Roulée en boule dans cet endroit qui lui appartient, April se sent en sécurité mais aussi oppressée. C'est un rêve solitaire d'un poisson rouge dans son bocal qui frappe les parois sans pouvoir s'échapper. Cruel n'est-ce pas ?

Alter ego Elle. Ni plus ni moins. Sans aucun masque ni artifice. Ses robes à froufrous ne sont plus. Son maquillage a disparu. Elle n'est vêtue que d'une robe noire et légère. Les cheveux détachés, la mine assombrie de fatigue, les cernes sous les yeux. Implacable réalité de ce qu'elle cache : une banalité inintéressante. Derrière l'écran, derrière Chaussette ne se cache qu'une adulte comme les autres, effacée de la société. Oubliée de tous. Sans sa célébrité, Chaussette n'est que April. Et April n'est que futilité.

Particularités Le pouvoir des portails. Un portail à la fois, à sa portée qui lui permet d'atterrir plus loin. Excellent pour s’enfuir des fans,  excellent pour faire des surprises aux autres et éviter les ennuis. Parfois, elle calcule mal son coup et fait apparaître un portail trop petit. Elle reste bloquée dedans, c'est pas super pratique. Elle doit bien calculer le diamètre et dans la précipitation, elle n'y arrive pas toujours.