in the gardens we yearn + ft. kuragari

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Anastasia Vasilieva
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Jeu 10 Nov 2022 - 22:38

C'est l'isolation qui l'enlace, Nastia.
Comme souvent, comme toujours. C'est un sentiment qu'on ne distingue plus vraiment quand on connaît ça depuis qu'on est enfant. C'est la norme. Quelque chose qui s'appuie sur vos épaules comme des mains pesantes mais qui finissent par être rassurantes. Moins de personne qui vous font pleurer. Moins de peine au coeur. Moins de chagrin.
(Moins d'amour et de tendresse et tout ce qui vous rend vivant.)
On s'y fait.
Petit on se dit que ça va changer.
Puis on se rend compte que ça change pas vraiment quand on est grand.

C'est comme une étreinte, d'être seul.
(Et c'est un peu ironique,
Parce qu'on a personne pour nous enlacer.)
C'est quelque chose qui vous serre et qui étouffe et quand on essaye de s'en décoller y'a une force qui vous attire comme pour dire
Ne t'en vas pas
On est bien comme ça
(Alors on reste, on laisse tomber les bras et
Oui, peut-être que c'est bien comme ça.)
Pas besoin de se débattre si on accepte, pas besoin de se demander pourquoi, pas besoin de quémander, de s'inquiéter d'un mérite quelconque juste
On accepte.
On se dit que c'est comme ça, c'est tout. Que c'est notre faute à nous. Et c'est plus simple de se dire ça, que personne n'aime les gens comme toi, qu'une âme à blamer plutôt que de partir en joute avec le monde entier.

Mais des fois y'a des fragments d'espoir. Un songe de lumière, une bouffée d'air frais comme si l'étreinte s'écartait. Même juste un peu, pas beaucoup - ça peut aller loin, pas beaucoup. Ca peut suffire à égayer une journée, à apaiser une semaine, à prendre une respiration de plus et se dire que ça y est, on peut faire un pas en arrière à respirer.

(Parfois on y croit au changement,
On se dit juste que ça a pris du temps.)

Mais elle n'est pas folle, Nastia. Elle sait tout au fond d'elle que le changement n'est qu'un cercle vicieux qui vient pour repartir. Qu'on a beau être libre, on se fait aspirer à nouveau par la gravité. Par cette attraction minable et détestable et à nouveau elle est dans les bras qui la serrent si fort qu'elle asphyxie.
(Mais c'est pas grave,
Après tout c'est bien ici.)

Au milieu des fleurs qui fanent, elle fleurit.
Elle a le roux sur les épaules et le châle avec qui descend dans le creux de ses reins. Elle observe les pétales qui volent et tombent doucement sur le sol comme pour dire c'est ici que je vais repousser, j'ai le monde à dominer. Elle ne domine rien, elle. Pas même la mélancolie non il n'y a rien à part la violence au fond qui la tapie.
(Elle est amère, Nastia.)
Quand elle se voit dans le miroir elle repense à sa mère.
(Et elle est seule, laissée derrière.)

Mais elle regarde les fleurs et ça l'appaise (un peu) quand elle voit toutes les couleurs, quand elle profite des senteurs. C'est joli, les jardins. C'est hors du temps et pourtant soumis aux saisons. Et au printemps ici tout flétrit et malgré tout elle se dit que
Ah, oui, c'est quand même très joli.

Mais c'est pas aussi joli que toi. Quand elle tourne la tête et - ah, mais qu'est-ce que tu fais là ? Elle ne pensait pas te voir. Parce qu'elle ne te voit plus. Il n'y a plus ta voix dans sa tête, dans sa vie, il n'y a plus tes épaules à côté des siennes, il n'y a d'ailleurs plus rien.
Puisque tu ne viens plus.
(Mais c'est pas grave,
C'est aussi bien comme ça.)
Pourtant c'est plus fort qu'elle, ça sort de ses lèvres.

  Kuragari.

C'est doux comme toujours et (peut-être) que ça cache un sourire un peu moins brillant qu'à son habitude. Que c'est encore caché mais qu'y'a un petit éclat fébrile de quelque chose qu'elle tente toujours de cacher.
(On appelle ça être triste.)
Elle dira être très vaguement fatiguée.

  Je pensais pas te croiser ici.

(Je pensais même plus te croiser tout court.)
Et au fond elle a un peu
(juste un peu)
envie de dire que c'est pas juste que t'aies l'air normale, comme ça. Quand tu fous le bordel et que tu laisses le vide et l'étreinte revenir. Mais elle le dira pas, Nastia. Elle dira jamais rien parce qu'elle est juste
(fatiguée)
qu'on lui prouve que rien ne change en grandissant.
Que les gens partent, ou ne sont plus comme avant.

  Tu vas bien ?

Elle non, mais oui.
Ca va toujours, elle a le sourire.
Un peu fatiguée.

  Tu m'as manqué.

Ah et c'est là le petit grain d'honnêteté parce qu'elle est là, Nastia. Au milieu des fleurs à avoir le coeur qui se déverse encore et encore et toujours. Parce qu'elle aime, Nastia. Elle aime si fort (même les gens comme toi) même les gens qui partent et qui la laissent sur le pallier de la maison qu'elle n'a plus. Elle se dit qu'elle est un peu idiote parce que les gens partent toujours, et que peut-être il serait temps d'être bien plus amère et d'haïr mais c'est qu'elle ne sait pas comment faire. Alors elle est tournée vers toi, les bras croisés mais pourtant presque ouverts, comme un appel à revenir vers elle. Et si tu tournes le pas, et que tu repars,
Il y aura toujours l'étreinte pour la soutenir et la réconforter,
Comme elle sera fatiguée.
Anastasia Vasilieva
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Kuragari Mochizuki
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Lun 14 Nov 2022 - 15:55

in the gardens ... @anastasia vasilieva
Perdue,
Kuragari ne sait plus où elle en est, c’est une pensée qui revient à chaque fois, un sentiment qui finit par être constant, une sensation qui lui colle à la peau.
C’est comme si elle n’avait pas sa place, pas d’endroit dans le monde où elle pouvait s’y sentir comme chez elle. De toute façon, elle n’a jamais vraiment su ce que c’était, un vrai chez soi.

Troublée et distraite par ses songes, comme toujours, Kuragari se promène à Sunset Coast sans but, loin du boulot, loin de la maison, là où elle ne devrait pas être normalement. Elle ne sait pas comment elle a fini là, une tentative inespérée pour se changer les idées, mais elles restent toujours dans sa tête, l’accablent et pèsent sur ses épaules toujours un peu plus. Pourtant, ça la pousse aussi, Kuragari, ça la force à avancer. Seulement, elle fuit plus qu’elle n’avance, au final, c’est un peu comme si elle ne faisait que reculer.

Les efforts qu’elle semble réussir à faire, elle sait les réduire en morceaux en un instant. Kuragari saccage tout sur son passage, elle le sait, trop bien, et elle préfère repousser celles et ceux qui essaient de l’approcher. Si elle pensait d’abord s’éloigner pour éviter d’être blessée, ce n’était qu’une illusion pour oublier qu’elle est celle qui empire les choses. C’est plus simple d’en vouloir aux autres, les laisser derrière pour ne pas avoir à affronter la vérité en face.

Elle s’oublie dans les jardins, un endroit bien trop joli pour elle. Elle fait un peu tache ici, Kuragari, elle regarde les fleurs défiler à ses côtés au fur et à mesure qu’elle marche, trop lentement. Kuragari a le cœur lourd, même devant un paysage qui devrait pourtant être si apaisant. Il lui est difficile de réfléchir correctement, ses pensées sont si floues. Peut-être qu’elle aurait mieux fait de rester chez elle, au final.

Un peut-être qui devient une certitude.

Kuragari reconnait une silhouette qui lui est tant familière. Elle est encore dos à elle, il est temps de faire demi-tour, de fuir encore une nouvelle fois. Mais elle n’y arrive pas. Elle reste immobile, la culpabilité est bien trop oppressante pour qu’elle sache réagir assez vite. C’est déjà trop tard, Anastasia tourne déjà la tête, leurs regards se croisent et Kuragari est appelée, d’une telle délicatesse que cela donnerait presque envie d’en pleurer.

Elle ne peut que baisser la tête, elle n’a pas pensé à arborer un masque aujourd’hui, elle n’a pas la force de prétendre quoi que ce soit. Elle a de toute façon tout gâché avec Anastasia, alors à quoi bon ? Elle pensait rester seule, elle aurait préféré l’être aujourd’hui.

Je ne pensais pas te croiser ici, qu’elle lui dit et elle ne peut que soupirer, tristement ; parce qu’elle non plus n’aurait pas cru finir ici, encore moins tomber sur Anastasia aujourd’hui. Elle n’ose plus la regarder dans les yeux, elle ne peut plus faire semblant avec elle. Si seulement elle pouvait l’ignorer, si seulement Anastasia pouvait aussi prétendre, faire semblant de n’être que des inconnues.
Ce serait si simple, mais au lieu de ça elle lui demande comment elle va.

« Je… »

Elle va mal, comme toujours, mais ses réponses ont toujours été des mensonges, si faciles à laisser échapper. Pas aujourd’hui. Elle se sent mal, encore plus quand Anastasia avoue lui avoir manqué. Kuragari relève finalement les yeux, sourcils froncés, ne comprenant pas comment elle pouvait manquer à quelqu’un, surtout après l’avoir laissé.

« Désolée. »

C’est sorti tout seul, et elle en est la première surprise. C’est honnête, trop honnête, elle aurait voulu lui dire qu’elle lui avait manqué aussi, mais elle sait qu’elle n’en a pas le droit. Le silence retombe de nouveau, pendant quelques instants, Kuragari cherche quoi dire, quoi faire. Elle attend, s’attendant à ce qu’Anastasia reproche tout, elle le mérite après tout.

« Est-ce qu’on… pourrait s’asseoir, s’il te plaît ? Je pense que tu as des choses à me dire. »

C’est surtout que Kuragari n’a plus la force de tenir debout, les regrets et les remords qu’elle avait enfoui tout au fond ne font que ressurgir à l’extrême à la vue d’Anastasia, à son sourire qui n’est plus aussi grand que d’habitude, mais pourtant toujours aussi douce avec elle.
Et elle est fatiguée de tout ça, de toutes les erreurs qu’elle a faites et qu’elle continuera de faire, encore. Parce que Kuragari est comme ça et elle ne sait pas comment changer.
Kuragari Mochizuki
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Anastasia Vasilieva
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Mer 16 Nov 2022 - 17:15

Ce n'est pas la première fois qu'elle voit cet air - de fatigue, de douleur, de tout ce qui ne va pas et ne pourra jamais aller. Toutes les fois où elle est restée sur le pas de la porte en laissant les gens partir, en laissant les gens claquer la porte à son nez ou juste partir sans se retourner. Toutes les fois où on l'a laissée derrière.
Parce qu'il n'y avait plus rien à dire.
Parce qu'elle a accepté qu'ils partent.
Parce qu'elle s'y attendait.
Parce qu'elle savait.
Qu'elle partait dans la relation déjà perdante qu'elle se dit
(De toute façon, c'est toujours comme ça que ça se finit.)
C'est mieux d'y être préparée.

C'est pourquoi en soi quand tu t'es éloignée, elle était pas surprise. C'est un peu son standard, sa moyenne, ses attentes. Qu'on la laisse.
(Elle se laisserait bien, aussi.)
Elle y a souvent pensé, elle l'a souvent voulu mais tu vois elle a
(promis)
et les promesses, c'est important.
Alors elle est là, et on la laisse, et on finira par la laisser parce que c'est juste ce que les gens font.
(Et ils ont raison.)

Du coup, l'hésitation et le désolée ça la rend juste
(anesthésiée)
tu sais de ces douleurs sourdes qu'on sent même plus vraiment, ça fait mal au-dedans mais c'est pas grave
(c'est pas grave c'est
pas grave c'est
juste le sang qui bave)
et sûrement que ça veut juste dire qu'elle vit, si y'a encore quelque chose qui coule.
(Elle demande plus vraiment à vivre de manière heureuse,
C'est quelque chose qui est pas fait pour elle, on le lui a toujours dit.)
Elle dira pas que c'est pas grave mais elle le pense.

(Mais voilà.)
Tu sembles vouloir parler et elle a l'air un peu surprise parce que
d'habitudes les gens ils parlent pas juste
ils tournent les talons l'air de dire que c'est bon
(Mais pas toi)
Et c'est peut-être une première fois.

  Bien sûr.

Alors elle prend les devants, elle vous emmène sur un banc (y'en a plein, parce qu'admirer les fleurs ça se fait aussi assis, parce qu'ici c'est joli) et vous avez presque l'air de simples amies, profitant de la vue.
Mais l'heure est à la pluie plus qu'au beau ciel qui vous éclaire.
Elle ose pas trop te regarder à la place elle admire les fleurs et parfois ses mains parce qu'elle est censée avoir plein de choses à dire mais au final y'en a pas temps du coup le silence est un peu
grand
(elle cherche, pourtant)

  Je...

Elle cherche, elle cherche mais pour une fois elle ne sait pas ce qui devrait sortir de ses lèvres, ce que tu pourrais bien attendre d'elle non elle est juste
(désemparée, je crois que c'est le terme)
et sûrement très fatiguée.

  Je suis pas en colère.

Sa voix le montre bien, d'ailleurs, toujours pourvue de cette tendresse presque brutale, presque violente, presque plus pesante car après tout elle est bien incapable d'être
(amère)
et elle aimerait pourtant mais c'est plus fort qu'elle
(et c'est ça, qui l'énerve)
qu'elle aimerait haïr et brûler et crier mais non elle a le coeur bercé par l'Amour et c'est là toute sa misère. Alors elle pose la question qu'elle aimerait poser toutes ces fois, qui pourtant ne se pose pas (car elle sait, au fond, que c'est juste parce qu'elle est qui elle est) mais elle n'a plus rien à perdre, puisqu'elle t'a déjà perdue toi.

  Pourquoi ?

Le visage qui enfin se tourne vers toi, avec cette irrémédiable pointe de tristesse qui coule ses traits polis parce qu'elle a l'habitude ! oh oui mais c'est pourtant toujours si douloureux, c'est juste qu'on s'y fait mais
(la tristesse ne part jamais)

  Qu'est-ce que j'ai fait ?

Parce qu'elle a fait quelque chose, indubitablement.
(Sa faute sa faute sa faute)
Toujours sa faute, elle n'en doute pas une seconde.
Mais peut-être que pour une fois, tu le lui diras.
(Qu'est-ce qui chasse les gens loin de moi ?)
Comme un fléau, comme la peste.
(Dis moi pourquoi l'on me déteste.)
Anastasia Vasilieva
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Kuragari Mochizuki
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Lun 21 Nov 2022 - 15:05

in the gardens ... @anastasia vasilieva
Elle a le cœur qui bat fort, Kuragari, les mains qui se font moites. Toute sa vie, elle a toujours fait en sorte de ne plus jamais recroiser celles et ceux dont elle s’est éloignée, celles et ceux qu’elle a rayé de sa vie en pensant que c’était mieux ainsi. Les choses avaient été différentes avec Anastasia, mais la finalité restait la même. Kuragari n’était pas prête à des confrontations dès maintenant, mais le pire dans tout ça, c’était qu’Anastasia était douce, toujours trop, et elle le restait. Encore et encore.

Kuragari laisse Anastasia prendre les devants, elle peine à la suivre malgré tout, les jambes tremblantes. Ce jour-là, il n’y a plus de masque, il lui est trop difficile de se cacher derrière ses facettes. Prise à l’imprévu, elle ne sait plus pour qui elle doit se faire passer, parce qu’elle ne sait même pas être elle-même… Elle ne sait plus depuis très longtemps maintenant.
Elle s’installe à ses côtés, laisse assez de distance entre elles, impossible que leurs épaules puissent se frôler, il n’y a plus de proximité. Le mal-être au fond d’elle est évacué à travers ses mains, elle joue avec ses doigts tandis que ses jambes tressautent parfois, écho de son angoisse et de ses préoccupations. Il lui est impossible de regarder Anastasia dans les yeux, son regard se perd et les couleurs des fleurs devant elle se confondent entre elles.

Mais quand Anastasia lui dit ne pas être en colère, ça tend Kuragari et elle se fige. Finalement, elle tourne la tête vers son ancienne amie (parce qu’elle ne peut plus la considérer comme tel aujourd’hui, après l’avoir laissée derrière), se demandant pourquoi, parce qu’elle a toutes les raisons d’être en colère contre Kuragari. Tout compte fait, elle aurait préféré qu’elle lui en veuille, c’est ce qu’elle méritait après tout. Cela lui aurait servi de leçon, même si Kuragari ne les retient jamais de toute façon, elle n’a jamais été douée pour ça.

Elle aurait voulu lui demander pourquoi, mais Anastasia le fait d’abord. Elle prend Kuragari de court, comme toujours. Leurs regards se croisent de nouveau, les yeux de l’autre fille lui transmettent des émotions qu’elle a du mal à saisir. Elle sait malgré tout qu’elle a blessé, que ses agissements sont injustes envers Anastasia, et elle doit maintenant les expliquer, leur donner une justification.

« Tu n’as rien fait. Enfin… »

C’est si dur d’exprimer ce qu’elle ressent, tous ces sentiments qu’elle enterre et qu’elle cache derrière elle. Ce sont ces mêmes émotions qu’elle n’arrive plus à comprendre maintenant, à force de faire semblant. Seulement, pour une fois, Anastasia mérite bien un peu d’honnêteté.

« J’ai pris peur. Je sais pas trop comment l’expliquer, mais j’ai pris peur de me sentir soudainement un peu trop proche de toi. »

Comment lui dire que ce qui a fait que Kuragari s’éloigne, c’est seulement à cause de la terrible douceur d’Anastasia ? Aussi jolie que les fleurs, Kuragari est juste effrayée d’être capable de la réduire en miettes comme il est si aisé d’arracher les pétales d’une marguerite. Même si elle a toujours prétexté que c’était toujours de la faute des autres, que c’étaient les autres qui lui faisaient toujours du mal, au fond elle est sûrement la pire. Ses faux-semblants ne peuvent que faire du mal aux autres et elle ne mérite aucunement la tendresse d’Anastasia, c’est tout le contraire. Si seulement elle pouvait lui montrer autre chose, lui montrer sa rage et sa violence, une vengeance demandée.

« Alors… J’ai cru que tu méritais de toute façon mieux, pas quelqu’un comme moi qui est pas foutu de savoir communiquer, je sais juste m’éloigner. J’aurais pas cru te recroiser ici, j’avoue… Je me suis dit qu’on allait plus jamais se revoir, et que c’était mieux ainsi. J’ai été stupide. »

Stupide, parce qu’Anastasia lui manquait tout autant. Malgré toute l’angoisse et l’agitation qui prennent possession de son corps, elle sait qu’au fond, il y a ce sentiment de sécurité que d’être à côté d’Anastasia. Si seulement elle savait.
Kuragari Mochizuki
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Dim 27 Nov 2022 - 15:29

Elle s’attend aux mots qu’elle a toujours trop entendu. Elle n’est pas dupe, Nastia. Ni conne, ni optimiste, ni rêveuse. Elle sait parfaitement que ça doit bien venir d’elle, qu’il n’y a pas de feu sans fumée. Il faut bien faire quelque chose pour faire faner les fleurs avant qu’elles ne viennent à s’envoler. Alors elle attend, Nastia. Elle se dit que cette fois-ci ça ne sera pas différent.
(Ca ne l’est jamais.)
On a beau dire toutes les plus belles choses du monde, toutes les douceurs sur Terre, donner toutes les caresses possibles par amour - les faits sont des faits.
(Et rien ne change jamais.)

C’est pourquoi elle te laisse prendre ton temps, elle laisse la brise caresser sa joue, elle laisse les bruits d’enfants au loin lui parvenir et la distraire quelques secondes car elle sait déjà le dénouement de cette conversation qu’elle est venue chercher. Est-ce que ça vaut vraiment la peine ? Est-ce que ce n’est pas une perte de temps ? Peut-être qu’elle cherche juste une conclusion, une confirmation. Le trait rouge et net qui coupera le lien qui les unit. Peut-être que c’est être un peu obstinée. Ou stupide.

Pourtant les mots sortent, tentant de la convaincre du contraire. Ca lui fait tourner la tête vers toi, te fixer d’un léger air surpris.

Sûrement que ce ne sont que des excuses.

Tellement de gens tentent de dédouaner l’autre quand il faut affronter le conflit. Peut-être est-ce juste de ça. En un sens, elle l’espère un peu. C’est si minime, après tout. Elle ne veut pas que la culpabilité ne te ronge. C’est simplement l’ordre des choses. On ne peut rien y faire.
Mais les explications coulent et elle peut pas s’empêcher de te fixer comme un alien. C’est que c’est tellement bizarre aussi, pour elle, faut bien la comprendre.

Peur ?

Ca sort trop vite de ses lèvres. Celle-là, elle n’était jamais sortie.
(Mais en même temps elle se dit qu’elle comprend.)

Qui n’aurait pas peur de se rapprocher d’une raclure ? D’un déchet ? D’une honte ? Les rouages se remettent à tourner quand l’explication lui vient et voilà on y retourne - si elle était différente, alors tu n’aurais pas eu peur.

(Sa faute, sa faute, sa faute.)

Mais elle ne dira rien, non. Elle vivra avec ce sentiment comme elle le fait trop souvent. Pourtant elle aimerait presque se laisser convaincre.

(Comme toujours.)

Parce que faut dire que ça fait du bien, de se dire qu’on y est pour rien. De respirer un coup et laisser partir la culpabilité - mais rien n’y fait, chez Nastia. Elle est toujours et sera toujours là.

Tu pensais ?

Elle esquisse un sourire.

Ou tu espérais ?

Parce que la ligne est fine et bien simple à traverser.
Sûrement que ça aurait été mieux pour toi si c’était vrai, si vous ne vous reverriez jamais. Mais elle est là, et toi aussi. Tragique. Alors elle réfléchit une seconde à ses mots. Et pour une fois, elle se laisse aller à un peu de franchise.

Je ne vais pas blâmer tes sentiments. Je peux pas faire ça.

Il n’y a ni soupir, ni reproche dans sa voix.
Il devrait, mais il n’y a rien.

Mais je suis assez grande pour savoir ce que je veux dans ma vie sans que tu ne le décides à ma place, tu ne penses pas ? Même si je comprends que ça part d’un bon sentiment.

Ou d’une fuite en avant.
Mais ça, elle ne le dira pas.

J’ai envie de te voir, moi. C’est triste de te laisser partir comme ça, sans réelle raison. Tu m’as fait plus mal en partant qu’en restant.

Elle laisse son dos toucher le dossier du banc en regardant devant elle. Les fleurs et les feuillent s’agitent doucement. On dirait presque un tableau.

Comme je dis souvent, je ne crois pas au hasard.

Son regard se pose sur toi, avec cet éternel sourire qui hanterait sûrement tes nuits si tu avais réussi à fuir.

Peut-être que c’est pas une coïncidence si on se recroise à nouveau. Tu penses pas ?

Peut-être que c’était le destin, ou un truc bête comme ça.
Peut-être que c’était pas encore votre moment, vos adieux. Peut-être que c’était juste un signe que faut se chérir et qu’une relation ça se forme à deux, mais il suffit d’un pour se briser. Peut-être qu’il faut faire plus attention.
Peut-être que la porte s’est juste entrouverte, et qu’elle ne sera pas seule de suite.
Peut-être.

C’est ce que j’aimerais bien croire. Je suis contente de te revoir.

Et dans ses yeux, toujours, au-delà de l’amour il y a la tristesse, indubitable. Inexorable. Implacable. Celle qui n’empêche pas de laisser partir, mais qui alourdit le coeur et qui noie les pensées. Celle qui ne la quittera jamais.

Mais peut-être que tu préfères partir quand même, pour de bon.

Et elle ne le dit pas, mais ça se sent dans son ton.
La porte est peut-être qu’entrouverte mais elle ne tient pas la poignée.
Alors si tu décides de partir, il n’y a personne pour t’en empêcher.
Anastasia Vasilieva
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Ven 2 Déc 2022 - 12:38

in the gardens ... @anastasia vasilieva
Peur, c’était le bon mot. Pourtant Kuragari ne se laissait jamais vraiment avoir peur, mais c’est un sentiment qu’elle a ressenti tant de fois, qu’elle a étouffé trop de fois et maintenant elle laisse les autres à qui elle tient en pâtir. Au fond, elle n’avait pas eu envie de ça, elle ne voulait justement pas faire souffrir les autres, elle qui a été tant habituée à ce que ce soit elle la première à subir ses émotions et ses sentiments. Elle s’était persuadée que se cacher derrière des masques et des faux-semblants pourrait servir à tout le monde, se protéger de tout son mal-être. Finalement, Kuragari s’était fortement trompée, tant de mensonges ont fini par ce qu’elle se mente à elle même la première.

Alors elle laisse Anastasia parler en première, le temps qu’il lui faut, autant qu’elle le veut. Comme toujours, elle est trop douce à chaque fois qu’elle lui parle, mais cette fois-ci les mots peuvent être tant jolis, ils la blessent tout autant. Kuragari se sent si coupable, elle s’est montrée tant égoïste avec Anastasia qui ne le méritait pas. Elle mérite mieux qu’elle, c’est certain. Cela lui donne autant envie de fuir que de rester, parce qu’elle aussi au fond, elle a envie de la voir. Elle ne sait plus trop ce qu’elle doit faire. Elle n’a jamais su de toute façon. Kuragari elle a été tant habituée à être seule plus jeune, elle désire la compagnie mais dès qu’elle l’obtient, elle fout tout en l’air.

Kuragari se force à regarder Anastasia en face, cela ne sert plus à détourner le regard, elle a été trouvée, impossible de se cacher. Peut-être aussi cernée, elle essaie de lire entre les lignes de ses douces paroles. Parce que Kuragari ne mérite pas toute cette tendresse, il doit forcément y avoir autre chose au fond, une certaine rancœur, un regret d’un tel abandon soudain. Elle voudrait tant la voir s’énerver une bonne fois pour toute, voir quelqu’un la réduire en morceaux, mais Kuragari est déjà en miettes depuis longtemps et elle veut avaler la douceur d’Anastasia toute entière, comme si ça pourrait la recoller, l’aider.

« Je ne sais pas si je veux partir quand même. Je pense pas honnêtement. Mais si je le faisais est-ce que tu voudrais vraiment me retenir ? »

C’est sorti tout seul, avant même qu’elle ait eu le temps d’y réfléchir vraiment. Elle regrette déjà un peu, parce que ce n’est pas comme si elles étaient très proches, encore moins après l’erreur de Kuragari, mais elle veut quand même savoir. Elle veut savoir s’il y a au moins quelqu’un dans ce monde qui tient un minimum à elle, car elle ne le sait pas. Elle n’a jamais su, persuadée qu’elle n’était jamais assez importante pour qui que ce soit, elle ne s’est jamais laissée le droit non plus.

La conversation l’affecte peut-être un peu trop et les larmes montent soudainement aux yeux à force de réfléchir à ce qu’elle peut répondre. Elle se rend compte qu’en fait, Kuragari, elle se met des bâtons dans les roues toute seule. Jamais personne n’a cherché à lui faire du mal au final, elle se le fait très bien toute seule. Elle frotte ses yeux rapidement pour éviter de laisser les larmes couler et soupire à la place.

« J’ai eu tort, et je suis vraiment désolée. Je sais pas trop ce qui m’a pris, je suis sûrement trop impulsive et égoïste. Je… Je suis pas quelqu’un de bien, pour personne. »

Elle détourne le regard pour le perdre de nouveau vers les fleurs face à elles, ces plantes bien plus jolies qu’elle et pourtant toutes aussi fragiles. Il suffit de les écraser et les arracher pour qu’il ne reste plus rien, tout comme elle.
Elle n’est pas si forte qu’elle n’en a l’air, Kuragari.
Elle envie tellement Anastasia qui arrive à rester douce quoi qu’il arrive.
Kuragari, elle, n’est même pas capable de garder le même masque jusqu’au bout, il est déjà effacé.
Mais n’est-ce pas mieux ainsi ?
Kuragari Mochizuki
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in the gardens we yearn + ft. kuragari R9BLEfE
Feat : kujou sara (genshin impact)
Pronoms IRP : elle/il
Âge : 23 ans
Occupation : animatrice (moonside park)
Habitation : aurora bay
Multicomptes : cassie a. miles
Crédit(s) : yeetoldy, こば (fanarts) © miwinty, cheshireftw, moonie
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