Je regarde un tableau depuis l’autre bout du monde. Dessus, deux personnes s’enlacent artificiellement, noyées dans des carrés or et noir, leurs lèvres rouges sourient doucement. Iels ont les yeux clos mais inutile d’éviter les faits : leur regard est heureux là-dessous. Iels s’aiment absolument. Là-dessus, la mer qui me sépare de ce tableau prend feu. Un feu sans couleur fait d’une lumière translucide tant elle est chaude.

Je me réveille
J’inspire. Et je souris tendrement moi aussi. D’un rictus j’étire mes lèvres et je sens les gerçures qui les craquèlent parce que les nuits sont froides et que mon lit est vide. Je lève les yeux sur le matin et la main sur le ventre, l’autre au-dessus de ma tête, je dis avec une pointe d’amertume puérile : tu as avancé sans moi. Le monde se fiche de moi plus que moi je me fiche de lui. Je me tourne dans le souvenir des autres et je sens que mon corps est froid, je les sers contre moi et l’amour floue ma perception du monde. Mon cœur crépite contre ma chambre et l'intimité des petits appartements. Par la fenêtre la ville projette les cris des enfants et des oiseaux qui tracent des lignes invisibles dans l'espace qui nous perforent toustes le cœur. Comment je me sens ? Je me sens heureux. J’expire.

(TU FERMES LES YEUX MAIS PAS BESOIN DE LES GARDER OUVERTS POUR SENTIR LE SOUPIR FROID ET LISSE QUI PARCOURT LA MEMBRANE DE TES YEUX. SYMBOLE DE L’ENNUI, DE LA VIOLENCE QUOTIDIENNE QUI PESE SUR TON DOS. QUAND TU TE COUCHES SUR LES AUTRES POUR SOUFFLER TU SENS QUE TON CORPS EST FROID, ET C’EST LEUR CHALEUR QUI T’ANIME, VENINS, MINUTES DE L’AUBE, COULEURS SOURDES — CHALEUR DU MONDE SUR TA PEAU PURIFIEE PAR LA NUIT NOIRE.)

Qu’est-ce que tu penses de tout ça ?

Je pense que
Le monde peut brûler
Le vrai monde va brûler et entraîner dans sa chute des centaines de ces cris-là. A l’heure où le grand incendie déclenchera les alarmes je serrerai contre moi un monde blanc et clair, mon cerveau immaculé abrité du mal je sifflerai, négligemment, une comptine de mon pays natal —

Le monde peut brûler et je regarderai depuis la hauteur des montagnes brûler les vallées d’où j’aurai évacué autant de monde que mes bras me le permettent, une portée d'honorables oiseaux mâtés et de cœurs saignants, plaies ouvertes vers le ciel battant contre ma main froide qui soulage : le froid décongestionne, le froid anesthésie.

Pourtant je ne suis pas prêtre ou thaumaturge. Je ne vis que dans l’ombre de ma conscience envers qui je suis fidèle, humble et sérieux. Celle-là s'est présentée à moi sous la forme d’une anomalie dans ma main et depuis je ne la lâche plus. Si je mens c’est car le feu est un animal sanguin qui réagit à la réalité, je l’endors, je l’étouffe, pour notre bien.

Alors cesse
De brûler toi, tu veux.

Le monde brûle tout doucement et je veille toujours à son soulèvement soudain et implacable pour préserver ce que j’adore. On ne peut faire confiance à rien ni personne, tu sais ; je ne veux pas être hostile et je suis de bonne volonté, je t’aime toi et les autres, mais c’est peut-être moi qui vais faire brûler ton monde. Alors en attendant je me mens à moi-même.

pédagogue — ouvert — écoute du rock de daron (le rock de daron de son époque : mother mother, mgmt, yungblud) — c'était un alt kid — maintenant il porte des petits pulls noirs et des chemises — vibe rassurante — vibe douce — socialement très open que ce soit pour parler de lui ou écouter les autres — considère n'avoir rien à cacher — la communication c'est important — ment, mais finit toujours par avouer la vérité quand ce n'est plus nécessaire — selon lui — dépendant des autres — ses sourires sont très chaleureux car sans élégance, sincères, conscients — boit du thé plutôt que du café — emploi du temps rigoureux mais trouve toujours du temps pour vous — mains glacées — très lucide sur sa manière de fonctionner — familier pour mettre l'autre à l'aise — la fluidité de sa gestuelle contraste avec son air sérieux et légèrement soucieux — dark academia aesthetic — cernes marquées — cicatrices d'acné sur les joues — appelle souvent ses parents, c'est toujours un peu déplaisant et stressant pour lui d'être aussi loin d'elleux — 1m75 — pas tactile mis à part avec sa fille, et encore — DILF — accorde beaucoup d'importance à l'exploitation des rêves dans ses rendez-vous/thérapies, qu'il considère comme matériau primaire à comparer aux dires des patient-es pour déceler les zones d'ombre — altruisme naturel — plus sympa que charismatique — veut se rendre présent mais sait quand se rétracter — mets des :) dans ses sms — rit rarement à voix haute, souffle souvent du nez en souriant

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Test de réalité Bouge ses mains devant ses yeux pour vérifier que ses doigts ne réagissent pas bizarrement.
White space Océan sous un ciel blanc, eau pâle, très écumeuse, horizon infini — l’odeur du sel et des sifflements semblables à des cris de mouettes très, très lointains. On lévite au-dessus de l’eau qui se déchaîne sous nos pieds.
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