Apparente frivolité mais reste toujours aux aguets – garde toujours une distance sous son apparente sympathie – le sourire léger mais les crocs aiguisés – lunatique – les confidences sont des miettes qu’elle distribue parcimonieusement – rancunière – grande râleuse – méfiante – blasée – joueuse – très sérieuse dans son travail, réservée et pudique dans sa vie privée – insatiable – la colère bien enfouie mais qui déborde – le contrôle pour mot d’ordre
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Avec ses sourires sibyllins, elle offre des mots doux, sympathiques et volatiles quand les yeux arborent pourtant une dureté déconcertante. C’est qu’il n’y a rien d'affectueux dans la tendresse des mots, il n’y a que ce qu’ils sont : des mots sur les lèvres, ceux qu’on veut entendre, ceux qu’elle offre sans l’ombre d’un sentiment profond. Le regard vif balayant toujours l’horizon entre deux jolies paroles, elle reste de marbre, le corps tendu par la méfiance, donne l’impression d’être tout et rien au creux de sa paume quand les gestes sont oh si doux. Elle reste secrète, sème ses paroles dans une impersonnalité grandiloquente, qu’elles soient murmurées aux oreilles ou révélées au grand jour, les vraies confidences parcimonieusement faites auprès de maigres chanceux.ses, des microcosmes sur une psyché qu’on préfère bien gardée.
Et elle se fait peur, peut-être plus encore qu’avant. Est-ce le vide dans ses yeux ? Le calme plat qui l’habite désormais par-dessus le pouls effréné aux tempes ? Tout homme devenait cruel pour un prix et Jude connaissait le prix de sa rage (presque gratuite).
Mais elle ne sait plus, Jude, si dans ses déboires, au fil des années, elle a su devenir. Elle qui ne voulait plus n’être que l’ombre d’elle-même, est restée une ombre à sa façon. Parfois, les doigts tracent la cavité où aurait dû se loger toute la satisfaction d’une vie comblée pour n’y trouver qu’un creux et le brûlement de cette rage sempiternelle, impossible à éteindre, brûlante dans les veines. A-t-elle changé ? Jude n’arrive même pas à le savoir. Elle se contente de ses maigres victoires, les poches bien lourdes d’or, le pas léger résonnant sur les pavés, les doigts pliant en minuscule pièce la frustration qui la grignote. C’est qu’il faut contrôler la fureur, l’enfouir pour éteindre la crainte d’exploser encore. Elle aurait dû retenir la leçon après toutes ses années, mais elle garde les tensions sous cape, se fait d’une froideur glaciale dans l’espoir de dominer les flammes, y trouve une satisfaction lorsque le virage surprend.
Alors elle joue, s’étonne des surprises sur les visages lorsqu’elle mord (ne l’avaient-ils pas senti venir?), se glisse dans un manteau de routines, à râler facilement, l’air blasé de ceux qui avaient fini d’essayer d’atteindre leurs attentes, presque satisfaite (l’est-elle?) de l’étrange stabilité qu’elle semble avoir trouvé.
FACTS–
1m74 ; pousse à la salle (tous les jours) ; fait de la boxe depuis qu’elle est toute jeune ; adore intimider les hommes qu’elle méprise sans vergogne ; aime aussi donner l’air d’une meuf stupide derrière le bar, ça ouvre les confidences– on sait jamais ; adore les teen movies ; un de ses yeux est faux, elle est rarement sans mais parfois elle a un cache oeil ; elle a perdu son oeil dans un stupide accident domestique avec ses frères et soeurs (ne laissez jamais votre frère vous pousser en présence d’une table en verre) ; elle en a gardé de petites cicatrices autour de l’oeil, presque toutes résorbées à ce jour ; une petite étoile bleue tatouée au creux du poignet ; adore les costards ; toujours un martini ou un bon vin rouge ; a un teckel qu’elle aime de tout son coeur ; adore jouer au poker ; déteste qu’on la touche et hésitera pas à prendre ça pour un signe de vous foutre son poing dans la figure ; le sommeil n’existe pas ; déteste les rêves lucides partagés, majoritairement parce qu’elle a grandement peur de son propre psyché alors elle ne veut même pas imaginer celui des autres et encore moins plonger dedans ; elle préfère slider entre les voitures avec sa moto plutôt que foutre un pied dans le métro ; elle vous bottera le cul même en jupe tailleur et en talons aiguilles ; elle sait qu’elle fonctionne de manière égoïste et s’en branle un peu ; c’est elle avant autrui, à l’exception d’Eris et ce par pur professionnalisme (et un certain attachement à sa personne et ses idéaux au fil des années ainsi qu’au beau chèque à la fin du mois) ; elle aime beaucoup l’argent et ne s’en cache absolument pas ; son appart reflète bien la thune ramassée d’ailleurs : un grand appartement en plein centre ville où règne un blanc immaculé du sol marbré au canapé d’angle en cuir blanc, le seul truc qui apporte de la couleur c’est un plaid et un tapis bleu pétrole et quelques touches de bois sombre ; depuis que c’est pour une cause plutôt cool, franchement elle se gêne pas pour être contente de sa richesse ; elle raque quand même des bouteilles au bar discrétos juste pour le plaisir de le faire comme à ses vingt ans lorsque son âge lui passe en travers de la gorge ; elle déteste bosser ; pourtant elle est assez dévouée à son travail, juste elle s’en plaindra bien et ne se gêne pas pour réclamer un supplément pour les heures sup ; oui, elle a l’accent anglais et espère ne jamais le perdre ; éloigne les papiers pour les lire malgré ses lunettes de lecture, la vieillesse arrive ; elle a déjà trop de cheveux blancs et la flemme de les recouvrir ; ne dit jamais non à un bon repas avec un bon verre de vin (ou une pinte) ; clairement c’est une bonne vivante ; la meuf qui te réclame les 2 euros qu’elle t’a passés en l’an 2010 (un rat), sinon c’est vraiment qu’elle t’aime bien ; du genre à appeler les gens “sweetheart” ou “dear” ; l’envie d’enfoncer un pic à glace dans le crâne de beaucoup de personnes, ou même son poing ; adore aider à séparer les bagarres au club et pouvoir foutre un poing dans le tas