ce n'est pas le premier noël où la neige est absente
ce ne sera pas le dernier
ce n'est pas le premier décembre en été
ce ne sera pas le dernier dix-huit ensoleillé
et ce ne seront pas
les derniers rêves éveillés
la foule se meut, bruyante
la musique tonne, diffuse
et la fumée de ma cigarette disparaît invisible
machinalement, je sécurise du regard quelques sorties
j'évite les endroits où je n'aurais pas la place de tendre les bras
et j'écoute Shu grogner et râler
Quel dommage. On va devoir passer notre tour.accord tacite et mauvaise foi palpable
je constate qu'une nuit hors du night club n'en est pourtant pas si lointaine
et je souffle taffe sur taffe
Shu est évanescent dans ses drapés
différentes teintes de noir parfaitement accordées
et une attitude qui sied à ses airs vampiriques
il a réinterprété le rêve en cauchemar ;
et je me pense plus modeste dans une
tenue sobreseules les chaînes qui tombent de mon cou et de ma taille
sont constellées d'étoiles
il s'y ajoute quelques paillettes dans le maquillage
Mais dis, je reprends, stoïque après le discours du maire
qu'est-ce que tu aimerais recevoir comme cadeau ?comme c'est étrange d'offrir un cadeau à quelqu'un d'inconnu
dans le sac que je porte se trouve un petit livre
il me rappelle des rêves d'enfant
il mêle lucidité et insouciance
il n'est pas trop triste