parfois on ne sait quoi penser des gens que l'on croit connaître
mio est comme ça,
 ㅤㅤㅤㅤㅤㅤcoincé, probablement, dans un entre-deux, un entre-chose, une entrevue des possibles qui ne resteront que songes
(de ceux que l'on a encore éveillé, à trois heures du matin, dans la cuisine, sous l'ampoule pas très forte qui attire inlassablement les moustiques, malgré la bougie à la citronnelle et les rideaux aussi plat que l'air sans vent,
s'il avait été au japon il entendrait les criquets, s'il était en france il entendrait les grillons, mais à oniropolis il n'y a que les voitures et les motos et le métro et le béton sur lequel se rétament les insectes qui ne veulent que chanter)
il existe sans trop savoir comment
c'est que ses poumons continuent de respirer
et c'est que son cerveau continue de trop penser
(il sait pourquoi -c'est des réflexes, qu'on appelle ça en biologie, mais lui ça ne le satisfait pas, ça ne le satisfait plus, et il sait que tout n'est question que de probabilités et de conditions et de conséquences mais il n'arrive pas à se dire qu'on est que ça,
nous tous.tes,
ici, là)
mio réfléchit beaucoup trop
s'il garde ses pensées piégées dans sa tête, c'est qu'il sait que ça serait trop pour les autres, parce que chaque chose (chaque chose !) veut tellement dire qu'on ne pourrait le résumer à rien, et il a toujours l'impression que s'il ne peut pas tout dire alors mieux vaut rester silencieux etㅤㅤ
 ㅤquand il se -
ah ! attendez, avant ça, regardez-le, lui et ses jolis habits, le téléphone accroché à la main et à son cou, la chemise ouverte d'un bouton de trop, le vert si étrange entre les bâtiments gris et blancs, entre les rues qu'il connait trop bien pour lever les yeux de son appareil mais pourtant parfois il le fait et alors il voit et
 ㅤㅤㅤquand il se lance dans -
non, d'abord : parfois il s'enivre de la réalité et ça arrive quand il entend la commerçante qui appelle sa cliente par son prénom, et quand il note que quelqu'un attend avec deux cafés, et quand il observe les enfants qui inventent des mondes, et quand il est surpris par un groupe qui s'exclame face à un retardataire, et quand il voit les regards entre deux passagers du métro, et quand on lui dit bonjour avec une accolade, et quand il écoute la mélodie du bruissement des arbres, et quand il sent l'odeur des shepherd's pie à peine sorties du four, et
ㅤㅤㅤㅤㅤquand il se lance dans ses monologues on -
minute ! il faut savoir aussi ce qui lui manque pour comprendre ce qu'il peut bien dire ; c'est qu'il a des souvenirs mais il ne sait plus trop ce qu'ils veulent dire et souvent il se demande si sa mère est comme dans sa tête (et il sait que non, c'est que depuis elle a vieilli), et souvent il se demande qui il aurait été s'iels n'étaient pas venu.es ici, et souvent il se demande si on peut rester amis toute une vie, et souvent il se demande si un jour il aimera quelqu'un.e juste comme il faut pour ne jamais avoir besoin de s'en séparer, et
ㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤquand il se lance dans ses monologues on s'arrête
c'est qu'il faut dire autre chose encore avant : il a de la colère sous la peau, collée au fascia, et au fil des années elle grossit doucement, fait bien son nid ; parfois elle ressort ce n'est pas sa faute, c'est un dragon qui hurle et il ne peut rien faire, ça lui fait peur autant qu'à vous et il regarde depuis l'intérieur (probablement qu'il pleure), et au fond, tout au fond peut-être, dit-elle ce qu'il n'arrive jamais à formuler comme il faut ; c'est qu'il fait toujours danser les mots par défaut, à la recherche de ce qui serait juste, et pas vraiment de ce qui serait vrai, et parfois il s'arrête de trop fouiller et là, sachez que
ㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤquand il se lance dans ses monologues on s'arrête pour écouter
ㅤㅤet pour une fois les rôles sont inversés
c'est presque un tour de force, une clé de bras, mais voilà, quand les mots débordent enfin, c'est que les vagues ont pris possession de tous ses poumons, il lance ses phrases comme des ancres pour se retrouver lui-même et tous les bouts éparpillés
(les phrases, elles sont dites pour lui plus que pour vous, c'est qu'il a déjà abandonné l'idée que vous pourriez y trouver un intérêt (trop habitué à être insuffisamment important))
il sait qu'on croit souvent qu'il est triste et
ce n'est pas faux mais ce n'est pas vrai
et quand il parle il parle il parle il montre les bonheurs qu'il n'arrive pas à partager
(c'est que c'est stupide que de rire parce que quand il baille, son chat vient inspecter les gencives comme s'il était un dentiste, et c'est stupide quand en retour il met son doigt sur les canines dès que tofu baille à son tour ; c'est que c'est stupide d'apprendre des choses dans des livres et que de savoir que la mitose est en 4 phases et que comme c'est le renouvellement cellulaire il aime le chiffre 4, et qu'il y a des 4 partout (mais ça c'est un monologue pour un autre jour); et c'est stupide de courir à la fenêtre quand quelqu'un dit "regarde ! il neige !" alors que vraiment c'est de l'eau gelée formée en symétrique par des chemins aléatoires, et que ce n'est ni la première fois ni la dernière fois qu'il neigera ; et c'est stupide que d'être si heureux quand on enlève la couette de son lit parce que les jours se réchauffent ; et c'est si stupide de rire à des jeux de mot vraiment moyens ; et c'est si stupide de dire bonjour à tous les animaux que l'on croise ; et c'est si stupide de danser toute la journée parce que quelqu'un l'a complimenté ; et c'est stupide de glousser parce qu'on lui a envoyé quelque chose en disant j'ai pensé à toi en voyant ça ; et c'est stupide d'acheter des bouquets de fleurs ; et c'est stupide de pleurer en fermant un livre et en appelant lae protagoniste son enfant ; et c'est stupide de se lever à 4h du matin en été pour aller voir le lever du soleil
mio aime bien être stupide si c'est ça que ça veut dire)
et alors parfois il s'en rend compte
comme c'est beau d'être en vie
pardon d'avoir oublié.

(doux • incertain • sensible • passionné • curieux • anxieux • colérique • romantique • jaloux • émotionnel • observateur • organisé physiquement • bordélique mentalement • perfectionniste • flou • nuancé • silencieux • optimiste.)

tout pour l'esthétique • penderie constituée à 50% de chemises peu communes, vintages, toutes récupérées (manches bouffantes, tissus transparents, soie brillante, couleurs pastelles, motifs minimalistes, blanc éclatant, doré ou argenté subtils) • il poste ses outfits sur les réseaux depuis des années, en étant très sociable numériquement • c'est comme ça qu'il s'était construit un bon groupe de followers • il a rajouté par la suite des histoires, des choses qu'il n'ose pas appeler des poèmes, des mots qui vont bien ensemble • son esthétique vient de plein de sources différentes, et sur n'importe qui d'autre ça paraîtrait ridicule mais lui il a juste l'air d'un prince, quelle injustice • connaît tous ses meilleurs angles, évidemment • visage comme une statue, d'une blancheur effarante • zéro acné, zéro cicatrice • un mètre soixante-douze • les yeux bleus, parfois violets avec des illusions d'optique (non, c'est que des lentilles) • les cheveux verts depuis un an, pro pour les colorations maison • ses cheveux sont encore incroyablement doux grâce à ses rituels beauté qui durent des plombes • il apprend à se maquiller en ce moment (il en a fait une série sur ses réseaux) • adore qu'on le complimente mais ne le dira jamais • a tendance à chercher la validation même hors des sentiers battus • les haters c'est un peu difficile à gérer • il supprime tous les commentaires haineux mais ça laisse sa trace • heureusement il a son meilleur ami • celui qu'il traîne aux 4 coins de la ville • il va à des restaurants pour la beauté des plats, pas pour le goût • n'a pas de sens gustatif trop développé de toutes manières • y a que les timtam qu'il dévorait • ne prend ni de muscle, ni de gras, jamais, qu'importe ce qu'il fait • vegan (depuis 3 ans) • se lance dans le zéro déchet (une autre de ses séries sur les réseaux sociaux) • c'est pas facile sur une île • angoissé à propos du dérèglement climatique et tout ce qui l'accompagne • pense que les rêves lucides aident à s'installer dans un déni du futur et que si on agit pas maintenant, c'en sera fini • même pas certain que ce soit possible de retourner en arrière • du coup il angoisse encore plus • ancien employé de hypnos corporation • maintenant : créateur de contenu (amateur) sur un gros bordel de sujets, journaliste de vulgarisation scientifique et informateur pour le dysnomia circle • suite à sa démission il a du déménager dans un appartement minuscule (sauf qu'il avait trop de plantes, maintenant son appartement s'appelle affectueusement la jungle) • aime beaucoup trop l'aburaage • ça aussi c'est pas facile d'en avoir sur une île • ne sait pas trop cuisiner • regrette l'idée des konbini et la facilité des onigiri de 7Eleven, dont il ne se souvient plus trop et qu'il idéalise probablement • a abandonné sa nationalité japonaise à ses 18 ans (le japon n'autorisant pas les double nationalités), à l'époque en colère contre sa mère • a été naturalisé australien en même temps que son père, devant en conséquence abandonner l'accent grave de son nom décidemment trop franchouillard • parle couramment français, anglais et japonais • cherche à renouer avec son côté japonais • n'a plus parlé à sa mère depuis qu'elle est partie, il y a 15 ans • se promet chaque semaine que cette fois, ça y est, il demandera le numéro de sa mère à son père, sans jamais le faire • il a songé un instant à passer par les rêves pour lui parler • si on dit son nom deux fois et rapidement, ça fait un peu meow meow, alors on le surnomme parfois kitty • il n'a pas de deuxième prénom français parce que les initiales de mio lefevre, ça fait ml (machine learning), et son père est un gros nerd • mais il est beaucoup plus proche de son côté français, alors c'est étrange pour lui • alors sur les réseaux, son pseudo est astrée (ce que les australien.nes n'arrivent pas du tout à dire) • en réalité, il a ce sentiment étrange de ne pas vraiment être ni français, ni japonais, ni australien, d'exister dans un entre-trois qui ne veut rien trop dire • de toutes façons il a jamais aimé le fromage et le saucisson • par contre il sait bien se plaindre et insulter de tous les noms • il aimait les musées à paris • pleure souvent, pour rien, surtout devant des statues • s'imagine des scénario improbables quand il se balade, fortement influencés par la musique qu'il écoute • crée des vies aux passants qui l'entourent • romantique à outrance • lit de tout, mais préfère décortiquer les liens entre personnages que les contextes • pense trop souvent aux étoiles • c'est que ses grands-parents lui ont dit qu'elles pouvaient transmettre tous les messages • alors il leur parle parfois (souvent), puisqu'il a tant de mal à se faire comprendre • il parle aussi beaucoup à sa chère colocataire, un chat tout blanc du doux nom de tofu (d'ailleurs il ne cuisine que si c'est pour tofu) • mais quand il s'agit de parler à des humains, il a beaucoup plus de mal • pourtant il adore les mots, rien que le concept peut le faire fondre en larmes • pense toujours à ce qu'il faudrait dire • met beaucoup trop de temps à se faire 1 ami • ouvre progressivement sa carapace quand on apprend à le connaître (si on est encore là) • peut parler des heures sans s'arrêter sur les sujets qui le passionnent • passionné par beaucoup de choses • culture scientifique très étendue • lie sciences et art sans arrêt • sensible, trop probablement • accueille tout en son sein • arrive difficilement à clairement mettre des barrières • tout est toujours si gris, personne n'a raison et personne n'a tord • la nuance est son défaut fatal • se découvre depuis quelques mois, c'est difficile de dire ce qui est lui et ce qui est les autres.

Avis sur les rêves lucides les mirages utilisent la couleur des utopies pour peindre des prisons aux airs de paradis. les rêves lucides rendent plus facile l'oubli de la réalité ; mais la réalité continuera toujours d'exister. ces aides fragiles ne sont à voir qu'à travers le prisme du temporaire. il peut en sortir du bon, mais on y trouve souvent du mal qui fait du bien. on en oublie de guérir.
Qualité de sommeil 74% ; auparavant à plus de quatre-vingt dix pourcent, en chute sévère depuis sa démission de chez hypnos. l'anxiété rend son sommeil plus agité, mais il arrive tout de même à dormir confortablement la majorité du temps.
Qualité de rêves 6% ; il ne se rappelle jamais de ses rêves. il doit prendre une pilule de rêve s'il souhaite s'en souvenir. il n'a jamais réussi à influencer un rêve (maximum niveau 2, il ne se connecte pas à son dream connect), malgré ses essais pendant l'enfance. cela peut potentiellement poser problème pour son travail d'informateur, pense-t-il, mais il ne souhaite pas dévorer pilule après pilule, ni être connecté la nuit. dilemme.
Test de réalité aucun ; l'hypothèse qu'il soit dans un rêve n'est pas possible. s'il venait à augmenter son niveau de lucidité, il utiliserait probablement une des méthodes les plus courantes.
White space il ne l'a jamais vu. (avant c'était des bibliothèques du sol au plafond, en rangs infinis, parfaitement ordonnées face à un bureau vide, orné d'un encart qui dit dr. armand lefebre ; maintenant c'est une maison aux fenêtres battantes par le vent, le riz qui chante et qui imite la mer, le ciel, les nuages, les étoiles)
Alter ego il ne l'a jamais vu. (avant c'était lui dans une blouse de laboratoire, des lunettes et un téléphone assailli de mails ; maintenant c'est lui avec ses cheveux naturellement noirs, et un air désolé, et une couronne de fleurs, et des pansements sur les mains)
Particularités il n'en a jamais vu. (plus tard, peut-être, il fera pousser des plantes rien qu'en y pensant)